L’histoire de notre biscuiterie
Notre histoire commence le jour où Amandus Deman (°1850) décide d’apprendre le français. Pour cela, il prend des cours chez un certain maître Vervarcke. Cependant, il suffit de quelques cours pour que l’intérêt d’Amandus pour la gracieuse fille de son professeur dépasse son intérêt pour la langue française.
Amandus et Stefanie (°1861) décident d’ouvrir une boulangerie dans la rue Braambergstraat. Ils y vendent des biscuits préparés avec leur propre mélange d’épices et réputés pour leurs propriétés médicinales. Très vite, tout le monde connaît le fameux “boulanger pharmacien”.
Côté famille, les choses se passent à merveille : Amandus et Stefanie accueillent 6 fils et 1 fille. En 1910, la famille nombreuse part s’installer dans une demeure plus grande dans la rue Breidelstraat.
Après le décès de son père Amandus en 1933, Maria Deman reprend la boulangerie avec son frère Maurice. Lorsqu’à l’âge de 40 ans, ce dernier entre au monastère en suivant l’exemple de ses frères, Maria se retrouve toute seule. Heureusement, elle peut compter sur l’aide de Charles Van Steenkiste, son contremaître, qui restera fidèlement à ses côtés pendant 45 ans.
Maria, qui avait épousé Aimé Bekemans en 1929, parvient à tenir la boulangerie ouverte même pendant la guerre. “Les clients faisaient la file jusqu’au Saint Sang” racontera-t-elle pleine de fierté à ses petits-enfants des années plus tard. Ce succès est dû entre autres à la fameuse couque au miel de Deman, très appréciée pendant la guerre pour sa valeur nutritive.
En 1933, Maria donne le jour à une fille, Christine. Après ses études, celle-ci n’a qu’une seule chose en tête: devenir pianiste. Elle prend des cours chez monsieur De Meester, ce qui la fait atterrir – tout comme son grand-père de nombreuses années avant elle – dans les bras de la descendance de son professeur. Il paraît que c’est lorsque Joseph De Meester accompagna Christine à la flute traversière pendant un examen que les cœurs se sont mis à battre la chamade…
Hélas, leur lune de miel ne dure pas longtemps, car les affaires ne vont pas bien, à cause de l’autre grand amour dans la vie d’Aimé: les paris hippiques.
Le jeune couple doit se rendre à l’évidence: il faut vendre la maison dans la rue Breidelstraat. Ensuite, Christine et Joseph partent s’installer dans la rue Vuldersstraat, dans le bâtiment où aujourd’hui encore se trouve la biscuiterie.
Après le déménagement, la biscuiterie reprend son élan. Certains clients fidèles viennent tous les jours y acheter leurs biscuits préférés. On accueille également bon nombre de personnes connues – parmi eux Winston Churchill et la reine Fabiola – qui viennent faire le plein de délices. Leurs lettres de remerciement constituent les joyaux des archives familiales !
Christine et Joseph connaissent également une vie de famille heureuse. Ils auront trois enfants: Luc, Monique et Anne.
Après sa formation en pâtisserie à l’école ‘Ter Groene Poorte’, Anne intègre l’équipe de la biscuiterie pour la mener à son apogée aux côtés de son père. Cela n’est pas toujours évident, car avec l’arrivée du nouveau millénaire, les consignes d’hygiène et la législation environnementale deviennent plus strictes. Afin de pouvoir répondre aux nouvelles exigences, de gros travaux de rénovation s’imposent dans le vieux bâtiment.
Anne aime aller de l’avant, pas seulement côté affaires mais aussi dans sa vie privée. Elle n’est pas peu fière de ses trois filles formidables: Els, Stefanie et Tine. Une fois leur formation terminée – et malgré les conseils bienveillants de leurs parents – les deux aînées n’en font qu’à leur tête et rejoignent la biscuiterie avec beaucoup d’enthousiasme.
Quelque temps après, Els décide cependant d’aller explorer d’autres horizons avec son partenaire. Stefanie, quant à elle, reste à son poste, et deviendra petit à petit une des forces motrices de l’entreprise familiale.
Actuellement, mère et fille travaillent ensemble tous les jours de façon harmonieuse, toujours en quête de l’équilibre délicat entre innovation et tradition. Leur objectif ? Continuer à régaler les papilles de leurs clients en leur préparant les meilleurs biscuits du pays. D’ailleurs, la relève pointe déjà son nez, car depuis peu, les petits cris espiègles d’Angie, fille de Stefanie, retentissent dans l’atelier et font sourire les clients du magasin.
Histoire à suivre, toujours avec amour et avec respect du savoir-faire!